La perversité de YaYa

 

Karl n'arrivait pas à calmer sa nervosité, il s'avança un peu sur le canapé, prit la clé, tremblant légèrement, et doucement, ayant d'un coup la gorge sèche ouvrit la boite.

Vivien, lui, ne savait comment réagir, son regard naviguait de son frère à la boîte, il se demandait pourquoi son frère semblait si nerveux à l'idée de découvrir ce que leur mère avait bien pu mettre dans cette fichu boîte, pensant ainsi les réconcilier.

 

- Je... heu... Je pense que ce serait plus pratique si tu venais t'assoir à côté de moi. Dit Karl, assez mal à l'aise.

 

Vivien regarda son frère avec méfiance, avant de soupirer en se relevant pour venir s'assoir à la droite de son frère, il ne pu s'empêcher de se remémorer tout les instants de bonheur qu'il avait passer avec son frère sur ce canapé, sauf qu'ils n'étaient pas tendu chacun de leur côté, mais chahutaient ensemble, ou discutaient pendant des heures, le bras droit de Karl rapprochant Vivien de lui. Un pincement au cœur dérangea Vivien, alors qu'il secouait la tête, tentant de chasser ses souvenirs de ses pensées.

 

- Bon, ouvrons cette boîte, qu'on en finisse au plus vite. Déclara sèchement Vivien, ce qui l'étonna le premier.

Il n'avait pas voulu parler ainsi à son frère, mais son changement de comportement, face à lui, le déroutait complétement. Surtout qu'il ne comprenait pas pourquoi son frère avait voulu l'attendre pour ouvrir cette boîte, au fond de lui, une désagréable sensation lui faisait pensé que, peut-être, son frère voulait réellement régler la discorde qui régnait entre eux depuis des mois.

 

Karl, de son côté, sursauta légèrement face au ton employé par son frère, mais se reprit assez vite, en se disant que c'était assez compréhensible de la part de son petit frère.

 

Prenant une grande inspiration, Karl ouvrit la boîte.

 

À l'intérieur de celle-ci se trouvait, soigneusement rangé, semblant les avoir attendu toutes ces années, quelques feuilles, deux objets, et deux roses séchées entremêlées, l'une rouge sombre, l'autre d'un rouge plus clair, plus doux.

 

Vivien prit délicatement les roses dans ces mains, les effleurant presque tendrement du bout des doigts. Sans le vouloir réellement les souvenirs l'envahissaient déjà.

Il pensait les avoir perdu, mais non, leurs mère les avaient simplement conservées.

 

- Tu te souviens du jour où on les a cueillis ? L'interrogea Karl, fixant les doigts de Vivien qui caressait les pétales des deux fleurs.

 

- Oui. Souffla simplement Vivien, déjà pleinement plongé dans ce souvenir.

 

Cela remontait à dix années déjà. Karl et Vivien étaient chez leur grand parent. Leur grand père avait cueillis quelques roses dans l'intention d'en faire un bouquet pour leur anniversaire de mariage. Tout en sélectionnant les plus belles roses qu'il avait pris, il expliquait à ses petits enfants l'importance de bien choisir ses roses, en leur disant qu'il fallait tout d'abord en choisir les couleurs, car chacune signifiait un message bien particulier pour le destinataire, puis le nombre de fleurs que l'on souhaitait offrir. Pour leur grand-père, offrir un énorme bouquet de roses était bien jolie, mais où était l'importance si, au fond, il n'avait aucune signification. Alors, qu'il leur expliquait qu'il avait choisit une rose pour chaque années passée au côté de leur grand-mère, Karl lui demanda alors pourquoi il avait mis une rose en trop, au centre du bouquet. Il lui expliqua, que chacune des trente trois rose rouge du bouquet symbolisait chaque années de mariage écoulé, et que la rose blanche qui trônait au centre, symbolisait leur grand-mère, qu'il avait, dès le premier jour, trouvé semblable à cette rose, éclatante, douce, et pure.

Vivien, lui, demanda à son grand-père pourquoi il avait choisi des roses rouge pour représenté les années vécu avec leur grand- mère. Son grand-père lui sourit, en lui disant, que la rose rouge représentait la passion, et aussi l'amour, avant de laisser ses petits enfants, alors qu'il entendait sa femme rentrer de son rendez-vous chez le coiffeur.

Laissé seuls, les deux garçons choisirent une rose, parmi celles laissé par leur grand-père. Vivien en pris une rouge sombre, trouvant qu'elle lui faisait penser à son frère, et aux sentiments qu'il avait pour lui. Le rouge soutenu lui faisait penser au caractère fort de son frère, et il la trouvait magnifique, tout comme son frère était beau à ses yeux.

Karl en pris une rouge sang, le rouge n'était pas agressif, mais clair, et ses pétales étant douces. C'était tout à fait son frère, calme et doux. Et il trouvait qu'elle brillait parmi les autres, tant sa beauté et douceur était unique, tout comme son petit frère, il ne voyait toujours que lui, tellement il était magnifique à ses yeux.

Ils s'échangèrent chacun leurs roses, mais, ils les trouvaient triste, seules chacune de leur côté. C'est Vivien qui eu l'idée de les lier, comme lui et son frère était toujours ensemble, leurs roses ne pouvaient être seule, parce qu'eux ne le pouvait.

 

- C'était il a bien longtemps. Soupira Vivien sortant de ses pensées.

 

- Oui, je me demande où maman a pu les trouver, je ne me souviens pas les avoirs vu après notre retour à la maison, je pensais qu'on les avait oublié chez les grand-parent.

 

- Je les avait prise et mise dans mon cahier à dessin, juste avant que maman vienne nous chercher, je pensais qu'elles avaient fini à la poubelle en même temps que le cahier.

 

Voulant couper court à ce début de conversation, qui lui paraissait étrange, Vivien piocha au hasard dans la boîte. En regardant ce qu'il tenait dans ces mains, il se dit que la soirée allait être très longue.

 

- Qu'est-ce que c'est ? Lui demanda Karl.

 

- Le cœur que je t'avais offert pour la saint valentin quand j'avais six ans. Lui répondit Vivien fixant le fauteuil qui se trouvait sur sa droite.

 

- Oh ! Étrange. S'étonna Karl.

 

- Pourquoi ? L'interrogea Vivien le regardant droit dans les yeux, cette fois ci.

 

- Et bien, parce qu'il est censé être dans ma chambre, dans mon chevet.

 

- Dans ton chevet ?

 

- Heu... Hum... Oui... Enfin... Tu vois, il est plutôt réussi pour une pâte à sel réalisé par un nabot de six ans. Et ça aurait été du gâchis de le jeter. Et... Et je fais ce que je veux avec mes affaires !

 

- J'ai pas dis le contraire. C'est juste que je pensais que tu l'aurais jeté depuis le temps. Dis simplement Vivien. Tiens, je te le rends, il est a toi après tout. Et Karl fut rempli de joie quand il reçu le premier sourire de son frère depuis trois mois, il pris le cœur en pâte à sel et le posa aux côtés des roses entrelacées, avant de prendre un nouvel objet dans la boîte.

 

- Pourquoi maman a conservé cette voiture cassée ?

 

- C'est celle que tu m'avais offerte, Karl, tu m'avais dit que plus tard c'est cette voiture que tu aurais, et qu'on voyagerais à travers l'Europe avec.

 

- Ah, oui. Comment ça se fait qu'elle soit cassée, tu en prenait extrêmement soin.

 

- Tu as oublié ? C'est Naomi qui me l'avais envoyé contre le mur, quand elle t'avais piqué sa crise de jalousie, parce que l'on passait trop de temps ensemble. Elle m'avait envoyé dans les dents que je devrait avoir honte de jouer encore aux petites voitures à quatorze ans. Surtout que pour trouver, cette voiture vous aviez perdu une journée entière dans les magasins de jouet.

 

- Naomi... Je l'avais complétement oublié celle là. Elle comprenais jamais rien de toute façon. C'est vrai que c'est ce jour là que j'ai cassé avec elle. Toujours à se plaindre que je ne l'écoutait pas assez, si elle avait au moins eu quelque chose à dire, j'aurais compris. Et puis, elle ne faisait que de te critiquer, pour un oui ou pour un nom. Une vrai chieuse.

 

- N'empêche, je crois bien que c'est la fille avec laquelle tu es restée le plus longtemps. Combien déjà ? Deux mois ? Souriait Vivien.

 

- Un peu moins que ça. Mais ouais, ce fut ma plus longue relation. Rit Karl

 

Vivien rit légèrement tout en continuant la fouille de la boîte, il en sorti un dessin, il ne semblait ne rester que trois feuilles.

 

- Tiens ! Un de nos dessins ! S'exclama Karl, qui regardait le dit dessin par dessus l'épaule de son frère. Je pense que je n'oublierais jamais la tête de maman quand on le lui a montré. T'avais cinq, six ans quand je t'ai aidé à le faire.

 

- Aidé ! Tu veux dire " quand tu me disais quoi faire, et comment " ! S'exclama à son tour Vivien.

 

- En même temps, tu voulais nous faire violet, ou d'une autre couleur tout aussi étrange.

 

- Et alors, comme tu l'as dit, j'avais quoi ? Cinq ans ? Pour mon âge, c'était légitime de dessiner avec toutes les couleurs qui me tombait sous la main. Mais, bon, n'empêche qu'ainsi il est réussi. Mais pourquoi c'est moi qui suis la mariée ?

 

- Parce que tu avais insisté, et que de toute façon j'aurais refuser d'avoir ce rôle. Quoique, quand je regarde mieux, je vois que mon costume fais plus brouillon que ta robe. Tu l'avais fait exprès, j'en suis sûr.

 

- Que veux tu, le jour du mariage, c'est la mariée qui est plus au centre de l'intérêt, son mari n'est qu'un accessoire de plus. Rit Vivien, mimant la plus parfaite des " nunuche " existant sur terre.

 

Karl en rit de bon cœur, avec son frère. Il se disait que tout compte fait, leur mère avait eu raison de mettre toute ses choses dans cette boîte. Et son frère pensait pareil. Ils avaient tout les deux oublié ce dessin, les représentant le jour prochain de leur mariage. Pour eux, il était évidant qu'ils finiraient par se marier, vu que leur maman leur avait déjà dit que seul les personnes qui s'aimaient énormément se mariaient.

Quand ils avaient montré ce dessin à leur mère, m'étant en avant cet argument, elle avait ouvert les yeux, tout en se tordant les lèvres, ne sachant que dire. Elle s'était alors baissé à leur hauteur, les avait embrassé tout en leur disant comme leur dessin était beau, mais qu'ils ne pourraient se marier, comme un lien déjà plus fort les liait, celui fraternel. Karl et Vivien avaient été un peu triste, mais c'était vite repris, en se disant, qu'en étant frère, ils ne pourraient jamais se séparer, puisqu'il n'existait pas de divorce pour les frères.

 

- Tu avais quand même été triste en apprenant que tu ne pourrais jamais être une belle mariée dans sa robe blanche. Souri Karl.

 

- Arrête, c'est pas drôle. Mais avoue quand même que lors d'un mariage, la mariée est toujours plus resplendissante que le marié. Termina Vivien en prenant la feuille qui venait après. Tiens ! C'est une rédaction que tu as fais en terminal !

Sam 1 jan 2011 Aucun commentaire