La fin d’après midi se passa relativement vite pour Vivien, qui après s’être nettoyer et soigner le visage, s’était enfermé dans sa chambre pour pleurer, pour finir par s’endormir.
Karl ne pouvait pas en dire autant. Après sa sortie plus que violente de la maison, il avait tenté de se calmer les nerfs, en vain. Pourquoi devait-il réagir comme ça ? Il essaye pourtant de l’ignorer, de faire comme s’il n’existait pas, mais rien à y faire, il ne tenait jamais plus d’une heure sans devoir aller vers lui. Et dès que c’était le cas, il ne pouvait, non plus, empêcher une colère sourde et aveugle, c’est comme ceci qu’il définissait ce sentiment, de monter en lui, et de se défouler sur son frère. Qu’est-ce que ça pouvait l’énerver, et là encore, il passait ses nerfs sur son frère.
Il était près de 19 heures quand Karl retrouva sa maison. Il passait juste devant la porte close de la chambre de Vivien, lorsque le portable de celui-ci sonna. Trop curieux de savoir qui pouvait téléphoner à son frère, il se rapprocha de la porte afin de connaître l’identité de cette personne, en priorité son sexe, et puis si possible le contenu de la conversation.
- Moui, décrocha Vivien, la voix encore endormi… Non, tu ne me dérange pas, j’ai du m’endormir…… Oui je vais bien, et toi ? Comment va ma petite princesse ? Sur le coup, Karl se senti soulager, ce n’était autre que la meilleure amie de Vivien…… Je suis heureux pour toi, mais un peu triste que toi aussi tu me quittes…… Je sais que vous n’avez pas le choix, mais je vais me sentir seul…… Mon frère !!! Tu te moques de moi là ?……. Non, rien n’a changé, j’en peux plus Calista. Commençai à sangloter Vivien. On n’a plus rien en commun, il ne me regarde plus comme avant, j’ai mal, si tu savais. J’aimerais tellement ne pas être comme je suis…… Mais si que c’est ça !!! C’est depuis que je lui ai avoué mon homosexualité qu’il agi comme ça. Je me hais tellement pour ça…………. Ne dis pas ça de lui, c’est mon frère, et il le restera toujours pour moi. Je l’aime, et je l’ai perdu.
Karl senti qu’il en avait assez entendu. Il détruisait son frère, et pourquoi ? Pour sa connerie ! Ce n’était pas Vivien qui devait se haïr, mais lui, et c’était le cas.
Pris d’une rage folle, il ravagea sa chambre, en poussant de grand cri de douleur, qui se rapprochaient d’hurlements. Tout y passa, le contenu de son bureau, son lit, ses rideaux, et la tringle qui va avec.
Quand Vivien pénétra dans la chambre de son grand frère, le spectacle qui s’offrait à lui, lui donna les larmes aux yeux. Son frère était en face de lui, de dos, à genoux, en train d’éventrer un oreiller en plume à l’aide de ciseaux. Sans plus réfléchir, Vivien s’approcha à grand pas, s’agenouilla à son tour et passa ses bras autour du torse musclé de son frère, lui bloquant par la même occasion les bras.
- Calme toi, je t’en prie. Sanglota –t-il au creux de l’oreille de Karl.
- Lâche moi. Sanglotait Karl, mais ne faisant aucun geste pour ce délogé de ces bras, si fin et faible comparé à lui. Vivien le savait, si son frère l’aurait vraiment voulu, cela ferait longtemps qu’il se serait retrouvé propulsé contre le mur du couloir face à une porte close.
- Parle moi, Karl, parle moi. S’il te plait.
- Je n’ai rien à te dire, je n’ai pas besoin de toi. Laisse moi.
- D’accord. Soupira Vivien en se relevant. Saches quand même que je suis vraiment désolé. Pour tout. Rajouta t-il avant de refermer la porte derrière lui.
La soirée, ils la passèrent chacun dans leur chambre. Karl, après avoir réparé, tant bien que mal, ce qu’il avait brisé, se maudissait pour son instant de faiblesse, plongé dans le noir, allongé sur son lit, son IPod sur les oreilles.
Vivien, lui, avait voulu se changer les idées en faisant un peu de ménage dans la maison, pour ensuite se rendre dans sa chambre, afin de se mettre au lit avec son IPod sur les oreilles, et un bon livre dans les mains.
Au matin, ce fut Karl le premier levé, il se ressassait l’après midi de la veille, devant un café brûlant, quand Vivien apparu dans son champs de vision. Ce dernier voyant son frère dans la cuisine, s’apprêtait à faire marche arrière, pour éviter toute altercation, quand un murmure l’arrêta.
- De quoi ?
- Pardon ? Dit calmement Vivien en se mettant face à son frère, qui gardait toujours les yeux plantés dans son mug.
- Hier, tu as dit que tu étais désolé, je te demande donc, de quoi ?
- De tout. Répondit Vivien comme si la réponse coulait de source, mais vu le regard que lui lançait Karl, qui avait relevé sa tête d’un coup, il fallait croire que ce n’était pas le cas pour tout le monde. Sentant la longue explication, tant attendu, venir, Vivien s’assit face à son frère. Je veux dire, que tout a changé entre nous, et quand je vois ce qui a déclenché ce changement. Je sais que c’est de ma faute.
- Alors, c’est ça, tu joues les martyres. Ben désolé de te décevoir, mais je suis autant responsable que toi, dans cette histoire, voir même plus. Beaucoup plus même. Mais t’es trop con pour comprendre.
- Alors explique moi.
- Pas aujourd’hui. Mais dis moi, toi, tu penses que c’est quoi qui à fait qu’on en est arrivé là ?
- Tu n’acceptes pas que je sois gay.
- Ce n’est pas exactement la vérité, mais j’avoue qu’il y a un rapport. Bon vais me doucher moi.
Karl bu son café d’une traite, et allait sortir de la cuisine lorsque le téléphone sonna. C’était leur mère, pour plus de facilité, Vivien enclencha le haut parleur du téléphone de la cuisine.
- Bonjour mes chéris. Grésilla la voix de Martine.
- Tes chéris ? On le serai vraiment tu ne serais pas parti comme une voleuse, en laissant juste un mot. Grogna Karl.
- Et une clé, n’oublie pas la clé Karl. D’ailleurs vous avez cherché ce qu’elle ouvre ?
- On n’a pas vraiment cherché maman. S’excusa Vivien.
- Bon ben, pas grave. Sinon vous allez bien ?
- Oui, ne t’inquiète pas tout vas bien. Répondit Vivien.
- Bon, ben vous laisse, je vous rappellerais, mais en attendant, cherché, ma chambre n’est pas si grande que ça tout de même. J’espère que ça vous aidera. N’est-ce pas Karl ? Allez bisous. Les embrassa Martine avant de raccrocher.
Alors que Karl montait se doucher, Vivien prit son petit déjeuné dans le plus grand silence seulement distrait par le bruit de sa cuillère tournant dans sa tasse de thé, et l’eau de la douche.
Sa mère semblait tenir à ce qu’ils découvrent ce que refermait cette petite clé, qui était posé dans le vide poche du couloir. Elle semblait vraiment croire que cette découverte pourrait changer la situation. Sûrement devrait-il chercher ce que cette clé ouvre ? Mais devait-il le faire avec ou sans son frère ?
Après avoir fait la vaisselle, Vivien pris la petite clé, et la regarda tout en continuant toutes ses interrogations.
- Que fais tu ? Lui demanda d’une voix froide Karl qui venait de descendre vêtu d’un simple jean noir.
- Ho rien de bien important, je me demandais simplement si maman avait raison en espérant que cette clé pourrait arranger les choses.
- Tu te poses vraiment des questions inutiles. Maman est trop plongé dans toutes ses histoires à l’eau de rose qui envahisse les chaînes de télé, et les librairies. À tous les coups, cette clé n’ouvre rien.
- Et si tu te trompais, tu ne voudrais pas chercher avec moi si elle n’ouvre pas réellement quelque chose ?
- Tu vois, c’est exactement ça qu’elle veux. Elle a du trouver cette idée dans un bouquin ou un film.
- De quoi tu parles ?
- C’est simple non ? Demanda Karl à Vivien, comme s’il parlait à un enfant. Elle pense nous réconcilier en nous faisant perdre notre temps ensemble.
- T’as sûrement raison, et puis, ça servirait à rien de toute façon. Souffla Vivien en reposant la clé dans le vide poche.
- Pourquoi ça ? Lâcha Karl sans le vouloir.
- J’y ai beaucoup réfléchi hier soir, Calista m’avait proposé de la rejoindre à Paris, qu’elle m’aiderait à trouver un employeur. J’avais refusé, mais je pense qu’il vaudrait mieux que j’accepte. Je compte partir d’ici trois semaines, le temps de régler quelques papiers.
- Tu n’es pas sérieux là ?
- Si, pourquoi ? Tu devrais être content ! S’exclama Vivien en passant devant son frère pour aller à son tour prendre sa douche.
Content ? Vivien était tellement loin de la vérité. Anéanti, détruit, brisé, seraient des termes plus approprié à la révélation qu’il venait de faire. Karl avait beau être fort de ses poings, là, son frère venait de le mettre K.O. en un round.
Non son frère ne partirait pas, il s’y refusait.
- J’espère vraiment pour toi que tu ouvres quelque chose. Dit Karl en prenant la clé. Aujourd’hui il n’avait plus rien à perdre, ou si, il avait tout à perdre, mais si sa mère disait vrai, il trouverais peut être le moyen de retourner vers son frère, car il le savait, sa mère avait pris cette décision à cause de lui, mais aussi pour lui. Elle semblait avoir compris, comment, il n’en avait aucune idée. Mais après tout, n’est-ce pas le rôle d’une mère de connaître ses enfants, mieux qu’eux même parfois ?
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